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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 00:01

      …qui vont à l'enterrement

 



Tony-Hnojcik.jpg

 



A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le noir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le cœur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C'est moi qui vous le dis
Ça noircit le blanc de l'œil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
A chanter à tue-tête
La vraie chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais là-haut dans le ciel
La lune veille sur eux.
 
 
 






Jacques PRÉVERT, Paroles (1945)

 Photo : Tony Hnojcik
 
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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 00:39



coeur-A-copie-2.jpg



Quand on n'a que l'amour
A s'offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu'est notre grand amour

Quand on n'a que l'amour
Mon amour toi et moi
Pour qu'éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour
 
Quand on n'a que l'amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d'y croire toujours

Quand on n'a que l'amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs
 
Quand on n'a que l'amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours
 
Quand on n'a que l'amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
De manteaux de velours

Quand on n'a que l'amour
A offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour
 
Quand on n'a que l'amour
A offrir à ceux-là
Dont l'unique combat
Est de chercher le jour

Quand on n'a que l'amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
A chaque carrefour

Quand on n'a que l'amour
Pour parler aux canons
Et rien qu'une chanson
Pour convaincre un tambour
 
Alors sans avoir rien
Que la force d'aimer
Nous aurons dans nos mains,
Le monde entier
 
 

Jacques BREL

 

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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 02:16


F-Monteiro--Bright-ocean-copie-2.jpg




Et le Jour et la Nuit, au loin, du haut des tours
 

et des terrasses élevées, la Terre et l’Océan semblent
 

dormir dans les bras l’un de l’autre et rêver
 

de vagues, de fleurs, de nuages, de bois, de rochers,

de tout ce que nous lisons dans leurs sourires
 

et que nous appelons réalité.
 



Percy Bysshe Shelley


Photo : F. Monteiro, Bright ocean
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25 septembre 2007 2 25 /09 /septembre /2007 14:14

 

 

 Jody Melanson


Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite
Le bonheur est dans le pré. 
Cours-y vite. 
Il va filer.


Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite. 
Si tu veux le rattraper, 
cours-y vite. 
Il va filer.


Dans l'ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite.
 Dans l'ache et le serpolet, 
cours-y vite. 
Il va filer.


Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite.
 Sur les cornes du bélier,
 cours-y vite. 
Il va filer.


Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite. 
Sur le flot du sourcelet, 
cours-y vite. 
Il va filer.


De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite.
 De pommier en cerisier, 
cours-y vite. 
Il va filer.


Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite
Saute par-dessus la haie, 
 cours-y vite. 
Il a filé !
 
  
 



Paul FORT
 
Photo : Jody Melanson
 
 
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15 septembre 2007 6 15 /09 /septembre /2007 00:43


Jas photography


…Tout est une voix et tout est un parfum ;
Tout dit dans l’infini quelque chose à quelqu’un ;
Une pensée emplit le tumulte superbe.
Dieu n’a pas fait un bruit sans y mêler le verbe.
Tout, comme toi, gémit, ou chante comme moi ;
Tout parle.
Et maintenant, homme, sais-tu pourquoi
Tout parle ?
Ecoute bien, c’est que vents, onde, flammes,
Arbres, roseaux, rochers, tout vit !
 
Tout est plein d’âmes.
 
 
 
Victor Hugo 


Photo:Jas
 
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26 juillet 2007 4 26 /07 /juillet /2007 21:16

Je le fuyais, au long des nuits, au long des jours ;l-ange.jpg
Je le fuyais au long des arches des années ;
Je le fuyais au long des labyrinthes de mon propre esprit ;
Et sous la bruine des larmes je me cachais de
     Lui ou bien sous un rire fou.
Je fonçais au galop dans des trouées d’espoir…
Je m’élançais tête baissée au profond des
     ténèbres géantes.
Dans des Abîmes de crainte…
Pour fuir ces pieds puissants qui me suivaient,
     qui me poursuivaient :
          D’une poursuite sans hâte,
          D’une allure imperturbable,
          D’une vitesse calculée,
          Avec une instance pleine de majesté,
Ils frappaient le sol – et une Voix frappait, plus
     instante encore que le pas :
-          « Tout te trahit, toi qui Me trahis. »
Je me mis alors à fuir par les marches du monde,
Je secouais les grilles d’or des étoiles,
Je frappais leurs barreaux sonores pour qu’elles
     me donnent un don ;
Je provoquais à de doux entretiens d’un babillage
     argenté les hâvres pâles de la lune ;
     Je disais à l’aurore : « Dépêche-toi ! »
     Et je disais au soir : «  Viens vite ! »
avec tes jeunes fleurs de ciel cache-moi tout à fait
     Loin de ce terrible Amour
« Fais flotter tout autour de moi ton voile d’incertitude,
     de peur qu’Il ne me voie ! »
 
La crainte ne croit guère à la fuite
Mais l’Amour, Lui, croit bien à la poursuite :
     Encore et toujours dans une chasse implacable,
     D’une allure imperturbable,
     D’une vitesse calculée,
     Avec une instance pleine de majesté,
     Venait toujours la poursuite de Ses pas
     Et une Voix au-dessus de leurs battements
me disait :
     « Rien ne t’abrite, toi qui ne veux pas M’abriter. »
 
     J’éclatais de rire dans les yeux du matin
Je triomphais et puis je m’attristais, au gré du
     temps.
Le ciel et moi nous pleurions ensemble
Mais tout cela, non, tout cela ne soulageait pas
     ma poignante douleur d’homme.
En vain mes larmes mouillaient-elles la joue
     grise du ciel,
Car hélas ! nous ne savions pas ce que l’autre
     disait ( ces choses et moi).
 
Et par-dessus le bruit de Ses pas
Une Voix vient plus rapide encore :
          « Vois ! Rien ne te contente
          Toi qui ne sais pas Me contenter. »
 
Ah ! faut-il donc, Dessinateur infini !
Ah ! faut-il donc que Tu carbonises entièrement
     le bois avant de pouvoir dessiner avec lui !
Ma jeunesse a répandu sa tremblante averse
     dans la poussière.
Et maintenant mon cœur n’est plus qu’une
     source brisée.
Où stagnent les larmes sans cesse répandues,
A cause de mes pensées toutes grelottantes,
sur les branches soupirantes de mon âme…
 
Tout ce que je retirais de toi, je ne faisais que le prendre,
     Non pour te faire du mal,
Mais seulement pour que tu puisses un jour le retrouver dans Mes bras. 

     Tout ce que ton cœur d’enfant s’imaginait à tout jamais perdu :
          Je l’ai engrangé pour toi à la maison !
               « Lève-toi – prends ma main -, et viens ! »

   Il s’arrête tout près de moi, ce pas :
Mes ténèbres, après tout, ne serait-ce pas
L’ombre de Sa main qui s’étend sur moi comme une caresse ?
« Ah ! mon enfant si aimé, si aveugle et si faible !
               Je suis celui que tu cherches
Tu repoussais l’amour, toi qui me repoussais. »
 



Francis THOMPSON
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22 juillet 2007 7 22 /07 /juillet /2007 22:50




Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
                Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et te sentant haï, sans haïr à ton tour,
                Pourtant lutter et te défendre ;
 
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
                Sans mentir toi-même d’un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
                Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
 
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
                Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
                Sans être moral ni pédant ;
 
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front, 

Si tu peux conserver ton courage et ta tête
                Quand les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.





                  Rudyard KIPLING




Site de l'artiste :
http://www.katara.over-blog.com/
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29 juin 2007 5 29 /06 /juin /2007 03:15

 

        


Fractale-Koah.jpg



Autour de sa tige fragile 
et de son coeur transparent
des arcs en ciel tournaient
avec les astres.




Robert Desnos

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27 juin 2007 3 27 /06 /juin /2007 21:54

 

 


Que voulez-vous la porte était gardée

Que voulez-vous nous étions enfermés

Que voulez-vous la rue était barrée

Que voulez-vous la ville était matée

Que voulez-vous elle était affamée

Que voulez-vous nous étions désarmés

Que voulez-vous la nuit était tombée

Que voulez-vous nous nous sommes aimés
.




Paul ELUARD 

 

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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 05:38

 

  


Le-soir.gif

Le soir ramène le silence.

Assis sur ces rochers déserts,
Je suis dans le vague des airs
 
Le char de la nuit qui s'avance.  


Lamartine
                                          
                 

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Koa

  • : Koah' - Rien n'arrive par hasard
  • : Koah par ci, Koah par là..., un peu de ci, un petit peu de ça..., un peu de Yang, un peu de Yin..., pas à pas sur la voie chemine.
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La peur n’a qu’une peur,
c’est que tu l’abandonnes.


Henri Gougaud
 




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L'univers est un champ : 
on y récolte ce qu'on y sème.

Ce n'est pas parce qu'on a une fois planté et récolté des ronces, qu'il faut renoncer à y planter 
quoi que ce soit.
 



Que désirer ? 
Que demander ?

Que semer qui apporte notre épanouissement et celui d'autrui ?



Voilà les questions fondamentales



Olivier Clerc
 




Rossanna 2004






kimia paix peace pace shanti

   

  Paix   Peace  

 Pace   Pax  Shalom  

Mir   Salam

 Shanti




 

Freda   Irini   Damai    

Pokoj      Fred   

Taika   Paco   

Lahna   

Salama 

      Patcha

 

 

  peace in oneself peace in the world koah 



Karburant

mandala rien ~ Koah
Ce que nous accomplissons 
à l'intérieur
modifie la réalité extérieure.

 Otto Rank
 
 

exterieur ~ Koah